Journée porte ouverte sur la pisciculture dans la région de Tillabéry

Promouvoir et booster la production locale  

Le village de Galla Kaina (Sorkay do), dans la commune de N’Doungua, située à une vingtaine de km de Niamey, à servi de cadre, le 3 novembre dernier, à la 3ème Edition de la journée porte-ouverte sur la pisciculture dans la région de Tillabéry.

Un rendez-vous du donné et du recevoir qui met la lumière sur le savoir faire des pécheurs sorko de cette localité, mais qui donne aussi un aperçu sur les avancées en matière de pisciculture. La pisciculture que d’aucuns considèrent comme l’avenir de la filière poisson au Niger et à laquelle se sont désormais reconvertis ces pêcheurs renommés qui assistent avec désolation à l’épuisement progressif des ressources du fleuve Niger.

 

Cette manifestation, qui a vu la participation de nombreux officiels, des spécialistes de la pêche, des pêcheurs mêmes mais aussi de nombreux visiteurs, a été organisée par la Fédération nationale des groupements des pêcheurs du Niger (FNGPN) avec le soutien de la Plate-forme d’innovation pisciculture dans la région de Tillabéry et du Programme de productivité agricole en Afrique (PPAAO).

C’est ainsi qu’après le mot de bienvenue du président de la Fédération nationale des groupements des pêcheurs du Niger Elhadj Seyni Yacouba,  prenant la parole pour l’occasion, Idrissa Ali, président de la plate-forme d’Innovation pisciculture a décliné la vision de sa structure qui est, à l’horizon 2035 : « Un village, un étang ! »

Un objectif noble que sa structure compte bien atteindre en vue de satisfaire les besoins nationaux en poisson.

Grâce à l’appui de ses partenaires, la Plate-forme a néanmoins atteint un certain nombre de résultats dont le plus palpable est le fait d’avoir réussi à relever la production au niveau des étangs qu’elle à contribuer à créer, de 1,5 tonnes en 2016 à 2,5 tonnes en 2017.

Après cette cérémonie d’ouverture et l’intervention protocolaire des partenaires, une démonstration de pêches dans les étangs du village a permis aux visiteurs de voir de visu, comment se pratique cette forme de pêche. Les visiteurs ont pu également assister à une démonstration de fabrication d’aliment pour poisson d’élevage avec une machine offerte par le PPAAO permettant ainsi d’améliorer les rendements car auparavant, ces types d’aliments se commandaient à l’étranger, au Nigeria notamment.

Pour couronner le tout, une dégustation a été offerte aux invités. Des invités qui ont pu gouter différentes mets et spécialités locales à base de poisson. Une dégustation fortement appréciée qui a aboutie à une vente promotionnelle des plus beaux spécimens de poisson pêchés le matin même.

Des spécimens élevés et nourris par les soins des habitants de Galla Kaina et pesant parfois plusieurs kg.

Il faut préciser de ce point de vue, que le Niger est un pays continental, sans littorale, qui arrive à produire et même, dans le meilleurs des cas, à exporter du poisson essentiellement pêcher sur les 550 km du fleuve Niger, au niveau de ses sept affluents et de la Komadougou Yobé, du lac Tchad et des nombreuses mares et autres retenues d’eau alimentées essentiellement par l’eau de pluie et qui sont disséminées à travers le pays.

La production nationale de poisson est estimée, au Niger, à quelques 50 000 pour une consommation moyenne de 2,5 kg par habitant.

Autant dire que cette production est en deca des besoins nationaux mais le secteur, qui est dominé par la pêche artisanale, occupe quelques 50 000 personnes (pêcheurs, commerçant tout comme transformateurs).

Selon une enquête cadre sur la pêche artisanale continentale au Niger, réalisée en 2013, la pêche génère un chiffre d’affaire de plus de 40 milliards de Fcfa. Soit 2,6% du PIB.

Il existe au Niger environ un millier de mares dans lesquelles se pratique l’élevage de poisson, avec plus ou moins de réussite. À celles-ci, le programme de développement des autorités en en place prévoit l’ensemencement de quelques 500 autres mares supplémentaires.

                                                                      Seydou Assane

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