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Région de Diffa: Deuxième étape de la tournée nationale portant sur le droit à l’alimentation et la souveraineté alimentaire

Après la région de Tahoua, c’est au tour de la région de Diffa d’accueillir la conférence régionale sur le droit à l’alimentation et la souveraineté alimentaire. Placée sous le thème : « Investir et légiférer pour mieux défendre et réaliser le droit à l’alimentation ». Elle a eu lieu le mardi 08 janvier 2019, dans la salle de réunion de la maison des jeunes et de la culture (MJC) de Diffa.

Cette série de conférence régionale a pour objectif d’informer, de sensibiliser et de mobiliser les citoyens en faveur de l’effectivité du droit à l’alimentation et la souveraineté alimentaire au Niger, conformément à la constitution et aux instruments juridiques internationaux pertinents dans ce domaine.

Comme l’étape précédente, cette conférence a été co-animée par M. Moussa Tchangari, secrétaire général d’AEC et Diori Ibrahim, chargé de projet droit à l’alimentation et souveraineté alimentaire. La modération a été assurée par M. Marah Mamadou, coordonnateur régional d’AEC Diffa.

Ont pris part à cette importante conférence, plusieurs membres des organisations paysannes et pastorales, des organisations de la société civile, des organisations de défense des droits humains, des étudiants, des citoyens et plus généralement le grand public.

A la fin des différentes présentations, plusieurs participants ont pris la parole pour apporter leurs contributions. Ainsi, des contributions, on peut retenir entre autres :

Pour M. MalloumMélé, l’un des problèmes auquel est confronté la population est relative à la question de la libération des champs. Pour temps, selon lui, les gens peuvent continuer à produire car il y a de l’eau au niveau de la Komadougou. Pour lui, le délai donné aux populations est très court. Cela créé des conflits entre agriculteurs et éleveurs.

Selon MalamMoutari, ces 4 dernières années, la région a connu plusieurs inondations qui ont eu des conséquences néfastes dans le domaine de l’agriculture et de l’élevage. Par exemple, 60 à 70% des récoltes sont emportés. A cela s’ajoutent des problèmes de manque d’aliment de bétail, des intrants agricoles. Au regard de tout ce qui précède, il a fini par interpeller l’Etat de prendre des dispositions utiles afin de mieux investir dans l’agriculture et l’élevage.

Pour Amadou Amadou, l’un des retournés vivant à Bosso, sur 12 000 personnes, ce sont environ 3 000 personnes seulement qui sont assistées. Donc, selon lui, les populations déplacées souffrent dans la région de Diffa. Il s’indigne que des populations qui versent plus de 20 millions de nairas par semaine à la douane rien qu’en ce qui concerne la pêche.

Pour M. Djalo Ari, avant même la crise de 2015, les populations de Diffa ne bénéficient pas de grande chose de la part de l’Etat. A cela est venue s’ajouter la crise sécuritaire qui a endeuillé des milliers de familles et a fait déplacer des milliers des populations. Il a beaucoup insisté dans son intervention sur lephénomène des inondations récurrentes que connait la région ces dernières années.

Pour un autre intervenant, quant à lui, il pense qu’il y a urgence à mettre à la disposition des populations des espaces suffisants au bord de la Komadougou afin de cultiver par elles-mêmes pour se prendre en charge. Pour ce faire, il y a lieu de moderniser la production dans cette région.

En réponse à toutes les préoccupations soulevées par les intervenants, des réponses ont été apportées par les communicateurs. Ainsi, pour Moussa Tchangari, la première erreur grave concerne la mesure prise par l’Etat consistant à évacuer les populations de iles du Lac Tchad. Malheureusement, poursuit Tchangari, qu’en évacuant les populations des iles, l’Etat n’a pas proposé des alternatives aux populations.

Par rapport à l’interdiction de circulation des taxi motos, selon lui, l’Etat devrait prendre des mesures permettant aux conducteurs de taxi moto d’avoir une autre alternative étant donné que leur activité principale a été interdite pour cause d’insécurité.

Par rapport au problème d’intrants, son utilisation a été empêchée en arguant que les terroristes utilisent ces intrants pour fabriquer des bombes. Il a lancé un appel à l’endroit des populations afin de prendre des dispositions pour évaluer les quatre ans d’instauration de l’état d’urgence dans la région et de sortir manifester massivement le 10 février, date de l’instauration de cette mesure pour soutenir les populations victimes.

Il a fini par attirer l’attention des participants en les interpellant à prendre des dispositions utiles afin d’éviter d’autres conflits au sein des populations déjà victimes de la crise sécuritaire. Pour lui, les populations ont tellement souffert et souffrent encore qu’il n’y a pas lieu d’ajouter d’autres conflits.

 

                                                                 Marah  Mamadou

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