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Conférence régionale sur le droit à l’alimentation et la souveraineté alimentaire à Zinder

La salle de conférence multimédias de l’Ecole Nationale de Santé Publique (ENSP) de Zinder a servi de cadre à l’organisation d’une conférence régionale sur le droit à l’alimentation et la souveraineté alimentaire. Initiée par l’association Alternative Espaces Citoyens (AEC), cette conférence a eu l’appui financier des Ong SOS FAIM et SWISSAID.

Placée sous le thème : « Investir et légiférer pour mieux défendre et réaliser le droit à l’alimentation », la conférence a pour objectif d’informer, de sensibiliser et de mobiliser les citoyens en faveur de l’effectivité du droit à l’alimentation et la souveraineté alimentaire au Niger, conformément à la constitution et les instruments juridiques internationaux pertinents dans ce domaine.

Ont pris part à cette importante conférence, plusieurs membres des organisations paysannes et pastorales, des organisations de la société civile, des organisations de défense des droits humains, des étudiants, des citoyens et plus généralement le grand public.

De prime à bord, l’honneur est revenu à M. Yahaya Badamassi, coordonnateur régional de l’association AEC Zinder de prendre la parole pour non seulement, souhaiter la bienvenue aux participants qui ont bien voulu faire le déplacement pour suivre ladite conférence.

Pour M. Moussa Tchangari, secrétaire général d’AEC,en 2019, le budget général de l’Etat est équilibré en recettes et en dépenses à 2 050 milliards de FCFA, soit au augmentation de 4% par rapport au budget de l’année 2018. Ce budget est réparti comme suit :

-55% des recettes fiscales soit 178 milliards de FCFA ;

-28 milliards de recettes non fiscales ;

-Et 30 milliards de recettes exceptionnelles et les autres proviennent d’autres sources (dons, legs, dettes, ANR etc).

Selon Tchangari, il ressort de travail de l’analyse budgétaire fait par AEC, qu’en ce qui concerne, les droits socio-économiques et culturels, c’est une enveloppe de 428 milliards qui est prévue en 2019, ce qui représente 21% des recettes totales.

Toujours selon lui, depuis 2011, on n’a jamais atteint 18% d’investissement dans le domaine de l’éducation alors même que, l’engagement pris par le président Issoufou Mahamadou consiste à allouer 25% du budget. Dans le domaine de la santé, le budget n’a jamais atteint les 7% alors même que les OSC veulent qu’on atteigne les 10%. Dans le domaine de l’hydraulique, de 2014 à 2019, les budgets alloués ne font que baissés d’année en année.

Pour M. Ibrahim Diori, chargé de projet droit à l’alimentation et souveraineté alimentaire, Il est important que le gouvernement mette un accent particulier sur le financement de l’agriculture et de l’élevage si tel est que le développement à la base constitue une de ses priorités. Ainsi, selon lui, 85 % de la population dépend de ce droit et rien ne peut justifier de délaisser ce secteur vital.

Il a rappelé que les articles 12, 143 et 153 de la constitution du 25 novembre 2010 fait obligation à l’Etat du Niger d’investir dans ce domaine qui est un domaine fondamental pour son développement.

Selon lui, en 2019, c’est seulement une enveloppe de 157 milliards sur 290 milliards prévues qui sont inscrites dans le budget 2019 dans le domaine de l’alimentation. Cela représente 5% du budget général qui est consacré à l’alimentation.

Entre 2018 et 2019, on constate une régression drastique du budget alloué au secteur agricole alors même que le budget général 2019 de l’Etat a augmenté considérablement. Au niveau de l’élevage, de 15 milliards en 2018, le budget est passé à 18 milliards en 2019 soit une augmentation de 3 milliards. Mais, en ce qui concerne, la production animale, le budget est passé de 11 milliards en 2018 à 6 milliards en 2019.

A la fin des présentations, d’importantes contributions ont été faites par les participants afin d’interpeller AEC sur ses responsabilités à se battre avec le soutien d’autres partenaires afin de faire de plaidoyer à l’endroit de l’Etat en vue de mieux investir dans les secteurs de l’agriculture et de l’élevage.

                                                                    HassanouMalam Sani

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