Sur les marchés de la région de Tahoua: Flambée des prix de céréales et baisse drastique des prix du bétail

L’année 2018  a débuté dans des conditions difficiles dans la région de Tahoua sur le plan alimentaire et pastoral. Cette difficulté est la résultante des facteurs conjugués notamment la mauvaise production agricole, la flambée de prix des denrées alimentaire, la réduction des possibilités de mobilisation des revenus  additionnels, la baisse drastique de prix des animaux sur le marché alors même que faute de pâturage les aliments de bétail se vendent chers.

Les effets de changements climatiques se répercutent d’une part sur l’installation de l’hivernage et d’autre par sur la répartition des pluies dans le temps et dans l’espace. Pour pallier une telle situation, des annonces sont régulièrement faites pour la mise à disposition des semis adaptés aux paysans. De l’avis de plusieurs paysans interrogés, ces semis ne sont  pas disponibles à temps et ne sont pas livrés  en quantité suffisante. D’autre part, des attaques acridiennes sont déclarées  par endroits pour le mil et le haricot.  Ce qui  explique en partie les mauvaises récoltes.

Flambée de prix des denrées alimentaires

Les produits de grande consommation alimentaire ( riz  , mil, sorgho, mais ,niébé, farine de manioc)proviennent ou des  autres régions du pays (Maradi, Zinder) ou  s du Nigeria  et du Benin.  Les différents prix pratiqués  au cours du mois de mars 2018 sur les marchés se présentent comme  suit :

La mesure (tia) du mais : 600f

La mesure du mil : 700f

La mesure du haricot : 1400f

La mesure du manioc du Benin : 900f

D’ores et déjà, la majorité de la population dans cette région, se plaint de cette montée vertigineuse des prix des céréales.

La réduction des possibilités de mobilisation des revenus additionnels

Le manque d’emploi chez les jeunes prive ces derniers  de toute possibilité de contribuer au renforcement du pouvoir d’achat de leurs parents .Ils constituent une charge supplémentaire  pour la famille. La vulnérabilité des jeunes est accentuée par le licenciement massif des enseignants contractuels à travers l’évaluation du MEP/LN/ utilisée comme prétexte pour dégraisser dans le corps. A cela s’ajoute le rapatriement massif des migrants, ressortissants de la région, travaillant en Libye et  en Algérie.

La baisse drastique de prix des animaux sur les marchés

Actuellement, on constate une mévente du bétail sur les marchés et même en cas de vente, la baisse du prix ne garantit pas le ravitaillement en produits de consommation.

Tout comme les denrées alimentaires, les aliments de bétail sont  importés  ou stockés par des grossistes  véreux qui créent parfois la pénurie pour monter les enchères .Ce qui rend difficile  l’embouche d’animaux en grand nombre.  Du coup, les éleveurs se voient obliger de les brader sur les marchés. Dans tous les cas, l’insuffisance du pâturage rend nulle la rentabilité de l’élevage et réduit l’apport énergétique lié à la consommation du lait.

Les quelques indicateurs que nous venons de relever révèlent que l’année 2018 s’installe avec des grandes difficultés sur le plan alimentaire. La libéralisation sauvage qui se dessine sans aucune réglementation des prix pratiqués sur les marchés risque fort de réduire l’accessibilité par la population aux produits alimentaires et impactera négativement sur  la qualité des produits à consommer.

 

                                                                                Mohamed Abdoulaye Goumar

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