La situation alimentaire dans la région de Diffa qui connait une crise humanitaire et sécuritaire est très préoccupante. En effet, les marchés de Gagamari, Kindjandi, Boulangou, N’guelkolo, MallamBoulamari qui étaient naguère grouillants de monde sont quasiment vides ou fermés depuis plusieurs mois. Les céréales en provenance des villes nigérianes de Gaidam, Maiduguri, Gashuwa et Damaturu se font de plus en plus rares et même quand ils sont disponibles, ils sont inaccessibles pour de nombreux ménages. Au mois de mars dernier un sac de mil coûtait 13500, celui du mais 12000et le riz paddy à 9500f.
Les déplacés internes attendent désespérément l’assistance humanitaire qui se fait de plus en plus invisible avec l’arrêt des activités de plusieurs ONG œuvrant dans le domaine. Ce qui a conduit de nombreuses familles à développer des stratégies de survie ; Depuis le début du mois de mois, les points focaux de l’Observatoire du Droit à l’alimentation ont signalé un départ de centaines des personnes vers les iles du lac Tchad. Les raisons de ces mouvements seraient l’insuffisance de l’assistance humanitaire en vivres, le surpeuplement du site de Kindjandi, le manque de moyens de subsistance, l’absence d’activités génératrices de revenus, le déficit d’opportunités en matière d’activités agricoles et de pêche, l’insuffisance de la production pastorale ou le surpâturage, l’insuffisance en eau pour réaliser les cultures de contre saison et d’autres restrictions socioéconomiques liées à l’état d’urgence. Selon les points focaux, la plupart de ces personnes qui partent de Kablewa et Kindjandi ne bénéficient pas d’assistance alimentaire ou estiment la quantité insuffisante pour couvrir les besoins de leurs familles. En majorité, ils n’ont pas d’activités génératrices de revenu sur les sites.